1 juil. 14

Le coût de « l’effet maires » dans les programmes immobiliers

Tout le monde est bien conscient des méfaits d’un immobilier trop cher. Les élus locaux sont confrontés à ce problème. Mais parmi eux, combien ont ne serait-ce qu’une vague idée de leur part de responsabilité dans cette situation ?

Par Hervé Puybouffat, Président de Tagerim Promotion

 

Tout le monde est bien conscient des méfaits d’un immobilier trop cher. L’une de ses conséquences les plus funestes est d’interdire d’accès à la propriété un certain nombre de nos concitoyens. Les élus locaux sont confrontés à ce problème. Mais parmi eux, combien ont ne serait-ce qu’une vague idée de leur part de responsabilité dans cette situation ?

 

Ils sont au contraire persuadés de lutter au quotidien. De fait, ils tentent de faire baisser la pression foncière. A cette fin, ils utilisent leur droit de préemption. Mais les limites de leur pouvoir sont vite atteintes. Car en définitive, ce sont les Domaines qui fixent les prix. A l’inverse, les édiles ignorent un formidable levier d’actions où là, ils pourraient être efficaces, au point de réduire de 15 à 20% le surcoût final d’un programme immobilier. Il n’en tiendrait qu’à eux de l’actionner. Car il s’agit en l’occurrence de revisiter leur sens parfois discutable de l’esthétique.

 

Ainsi, à quel niveau d’importance situer la longueur des balcons ? Ces derniers pourraient mesurer 6 m². Ils seraient parfaitement conformes aux normes réglementaires. Mais pour certains maires, il faut qu’ils s’étalent sur 9 m². Cet impératif de goût ne souffre pas de discussion. Il en va de même des toitures-terrasses végétalisées, dont l’entretien se révèle ensuite un cauchemar financier pour les copropriétés. Ou bien des appartements obligatoirement traversants, ce qui contraint les architectes à augmenter le nombre de cages d’escalier. Sans parler des places supplémentaires dans les parkings souterrains, des isolations par l’extérieur, des façades nécessairement revêtues de pierre sur l’intégralité de leur superficie.

En matière de beau, la générosité communale n’a pas de prix. Elle a juste un coût, ou plus exactement un surcoût. Car ces dépenses ne sont nullement obligatoires. Evitées, ou au moins réduites, elles permettraient de nouveau à des ménages de disposer d’un toit à eux.

 

Tagerim en a fait la démonstration. Il a mis deux ans  à mettre au point une formule de logements collectifs abordables, conformes en tous points à la réglementation, écologiquement innovants et sans aucun sacrifice esthétique. Ce concept, baptisé Easydom, il l’a proposé à une trentaine d’élus, qui tous, ont applaudi à l’esprit de la démarche.

L’ennui, c’est qu’un seul est passé à l’acte, à Toulouse. Dans la résidence Colisée, 343 logements avec parking et commerces intégrés sont actuellement pré commercialisés sur la base de 2 600 € le mètre carré. Alors qu’alentour, les programmes comparables affichent plutôt une moyenne de 3 100 €/m².

 

Le secret ? Les élus et les services d’urbanisme ont renoncé à certaines exigences non indispensables. C’est la voie de la sagesse. Les programmes collectifs sont déjà suffisamment perclus de normes obligatoires, dont le coût est vertigineux dès lors qu’il est pris séparément. Ainsi les prises électriques, désormais obligatoires pour chaque place de parking, se facturent  350 € l’unité, pour un usage qui ne concerne peut être même pas un pour cent des automobilistes. Et le pire, c’est que lorsque tout le parc immobilier français en sera équipé, les progrès de la technologie auront probablement rendu ces installations obsolètes !

Chaque mois, l’immobilier neuf doit intégrer de nouvelles contraintes qui font exploser les devis. Raison de plus pour agir sur le facultatif. Cela devient même une ardente obligation.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Contact médias : Carol Galivel - 01 41 05 02 02