Comprendre l'immobilier

Besoin de connaître l’actualité immobilière ? D’un cours de rattrapage sur la dernière loi en vigueur ? Ou juste curieux sur un sujet précis ?

25 mai 2020
Résumé de l'actualité immobilière du 22 mai
1- Les visites immobilières et les déménagements désormais autorisés à plus de 100 km de sa résidence 2- Avec le déconfinement, l’immobilier retrouve une dynamique 3- Une hausse préoccupante des loyers impayés en France

1 - Les visites immobilières et les déménagements désormais autorisés à plus de 100 km de sa résidence

 

Les Français peuvent déménager ou visiter un bien immobilier à plus de 100 km de leur lieu de résidence, malgré les restrictions actuelles, a indiqué vendredi le ministère de la Cohésion des territoires dans un communiqué. 

 

« Afin de permettre aux Français de reprendre leurs projets immobiliers et d’encourager la reprise d’activité du secteur, les déménagements et les visites immobilières en dehors de son département et à plus de 100 km de sa résidence sont désormais autorisés » a précisé Julien Denormandie, ministre en charge de la Ville et du Logement.

 

Le décret n°2020-604, publié le 21 mai 2020 au Journal officiel permet ainsi deux nouvelles dérogations au principe d’interdiction des déplacements des personnes supérieur à 100 kilomètres à l’extérieur de leur département de résidence. 

 

Exception aux règles imposées depuis la levée partielle du confinement pour lutter contre l'épidémie de Covid-19, sont désormais autorisés les déplacements liés à un déménagement ou à une visite immobilière, « qu'il s'agisse d'achat ou de location, quand ils ne peuvent pas être reportés ». 

 

Le communiqué précise qu’un « nouveau modèle d’attestation sera prochainement mis en ligne et précisera les pièces justificatives à fournir pour l’un et l’autre de ces déplacements ».   

 

En pratique, pour les personnes réalisant elles-mêmes leur déménagement, « il leur appartient de se munir de l’attestation de déplacement dérogatoire si le déménagement les conduit dans un autre département et au-delà d’une distance de 100 km de leur résidence initiale ».

 

A noter que dans le cas d'un déménagement ou d'une visite dans son département est à moins de 100 km de la résidence initiale, aucune attestation n'est nécessaire.

 

Les personnes déménageant peuvent aussi faire appel à un prestataire qui pourra effectuer le trajet « dans le cadre de son activité professionnelle », ajoute le ministère. 

Source : AFP

2- Avec le déconfinement, l’immobilier retrouve une dynamique

De la location à l’achat, les projets de nombreux Français ont été suspendus par l’arrivée de la pandémie de COVID-19. Avec le déconfinement, les activités reprennent, soutenues de nouveaux usages numériques. En effet, si de nombreux secteurs de l’économie restent presque à l’arrêt malgré l’engagement du déconfinement, certains commencent déjà à retrouver l’ébauche d’une dynamique, parmi lesquels l’immobilier. A l’arrêt pendant deux mois, activités locatives et transactions reprennent progressivement. 

 

Une demande locative record dès le 11 mai

 

Dès le 11 mai, Homepilot, agence de gestion locative en ligne, a constaté une très nette reprise de la demande locative. Pour la première journée du déconfinement, la start-up a enregistré une hausse de 47% des demandes de visites sur ses annonces de location, en comparaison au nombre de demandes de visites avant le confinement sur 1 journée pour des logements comparables. Fin février, la start-up recevait en moyenne 12 demandes de visites par jour et par logement. Le 11 mai, la demande a explosé pour atteindre en moyenne 18 demandes de visites par logement. Par la suite, la demande locative s’est stabilisée à environ 15 demandes de visites par logement quotidiennes. « La forte hausse de la demande locative traduit un effet de rattrapage des projets locatifs, qui étaient suspendus pendant la durée du confinement. L’effet devrait s’estomper pour atteindre un niveau normal d’ici quelques semaines », analyse Gilles Bourcy, co-fondateur de Homepilot. 

 

Homepilot souligne que la hausse de la demande locative est la plus forte pour les logements de type T2 et T3. Ainsi, entre le 11 et le 17 mai, le nombre de demandes de visites quotidiennes par logement a augmenté de 52% pour les T2 et de 65% pour les T3, alors qu’elle a progressé seulement de 27% pour les studios. « Après les semaines de confinement et prévoyant qu’ils passeront plus de temps chez eux, les locataires sont nombreux à rechercher des logements plus grands et plus confortables », observe Gilles Bourcy. Outre l’augmentation des demandes de visites, Homepilot constate une nette hausse du nombre de dossiers déposés par logement : + 27 % en moyenne. Selon la start-up, cette augmentation est à imputer à la forte tension locative, mais indique aussi que les locataires sont plus pressés de faire aboutir leur projet de recherche.

 

Les Français reprennent leurs projets d’achat de logement

 

Avant le confinement, près d’1 Français sur 5 (18%) déclarait avoir un projet d’achat ou de vente d’un bien immobilier. Parmi ceux-ci, 12% étaient en train d’acquérir un bien, 17% en train de vendre. A noter que 40% des répondants indiquant avoir un projet immobilier envisageaient un achat en 2020 ou 2021, et 32% projetaient une vente, selon les données d’une étude OpinionWay pour Pretto. Si la crise sanitaire a fortement impacté les projets immobiliers des Français - entre visites interdites, et banques et notaires au fonctionnement perturbé - les perspectives s’éclaircissent désormais : 15% des acheteurs s’attendent à une baisse des prix de l’immobilier baisse du fait de la crise, ce qui les incite à une posture attentiste. Et c’est bien ce que craignent 37% des vendeurs.

 

Par ailleurs, plusieurs craintes atteignent les potentiels acheteurs : 54% anticipent une hausse des taux dans les prochains mois, et par là même une baisse de leur capacité d’emprunt. De fait, une remontée des taux est visible depuis le mois d’avril, et celle-ci s’est généralisée en mai, avec une hausse moyenne de 0,3 points par rapport à début mars, d’après les observations de Pretto. 51% des acquéreurs craignent que les banques deviennent plus frileuses et exigeantes dans la sélection des dossiers ; 26% pensent que les délais des projets vont être allongés ; 27% imaginent que les négociations avec les vendeurs vont être plus difficiles, 9% s’attendent à ce que les vendeurs se montrent plus sélectifs.

 

Le numérique comme solution

 

Alors que l’épidémie devrait encore perdurer quelques mois, l’application des gestes barrières sera indispensable dans le cadre du parcours de l’achat immobilier, mais ne suffira pas seule à rassurer acheteurs et vendeurs. A ce titre, les acquéreurs s'affirment globalement prêts à faire appel à des services dématérialisés, pour limiter les risques de contamination comme pour faciliter leurs démarches.

 

Ainsi, 60 % des répondants envisageant un achat s’affirment prêts à recourir à la visite en ligne de biens immobiliers. Les acheteurs souhaitent ainsi effectuer un premier tri, pour concentrer leur énergie sur une sélection resserrée de biens.

 

Faire appel à un courtier en crédit immobilier en ligne est aussi une option envisagée par presque deux tiers (59%) des futurs acquéreurs, pour éviter les rendez-vous en banque ou en agence physique. Enfin, malgré le caractère officiel qu’ils peuvent revêtir, les rendez-vous en présentiel pour signer un compromis de vente, un acte ou un prêt immobilier pourraient, selon 75 % des futurs acquéreurs, tout à fait se tenir à distance.

Source : Forbes

3- Une hausse préoccupante des loyers impayés en France

Les difficultés de paiement des loyers se multiplient autant dans le parc privé que dans le parc social. En avril, la ligne téléphonique « SOS Loyers impayés » a reçu deux fois plus d’appels qu’en janvier, soit 4000.  La FNAIM est particulièrement attentive à la situation notamment dans quatre départements particulièrement touchés : les Bouches-du-Rhône,  la Seine-Saint-Denis, le Val-de-Marne et le Nord. Les impayés peuvent aller jusqu’à 25% de la totalité des logements. Jean-Marc Torrollion, Président de la FNAIM ne parle pas d’impayés, « plutôt de retards mêmes si certains signes laissent craindre plus grave ».

 

La crainte du chômage massif et de longue durée

 

L’inquiétude principale des bailleurs est la mise au chômage d’une grande partie des salariés actuellement au chômage partiel, soit 8 millions de personnes. En comptant que l’ensemble des locataires en France représente plus de 60 milliards d’euros de loyers, si le taux d’impayés passait de 2 à 4%, ce signifierait 1,2 milliard d’euros de pertes pour les bailleurs. 

 

Le gouvernement a décidé, pour protéger les plus démunis, de repousser la trêve hivernale interdisant les expulsions locatives jusqu’au 10 juillet. Si la trêve pouvait être une troisième fois repoussée, d’autres pays ont pris des mesures plus fortes comme l’Allemagne ou les procédures d’expulsion contre les locataires n’ayant pas payé leurs loyers entre avril et juin sont interdites avec un report de deux ans des échéances.

 

Plusieurs idées pour juguler la crise

 

Julien Denormandie, ministre du Logement, a déjà souligné que les locataires en difficulté pourraient demander de l’aide auprès des Fonds de solidarité logement (FSL), organes départementaux ou intercommunaux. Néanmoins, les budgets alloués à ces derniers varient grandement selon les départements, et sont parfois sous-dotés.

 

D’autres idées sont soutenues comme le versement de 150€ par ménage et par mois pendant 3 mois au travers d’Action Logement. Mais le gouvernement s’y oppose en voyant là un « un effet d'aubaine ». Autrement dit, la problématique des loyers impayés dus à la crise n’est pas encore résolue.

Source : Le Monde 

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