Comprendre l'immobilier

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04 fév. 2022
La FNAIM souligne la réalité de l’effet Covid
On l’avait beaucoup annoncé : l’exode urbain est bien réel après les confinements, mais pas comme on le croit, confirme la FNAIM qui met en avant les chiffres exceptionnels des prix des maisons avant et après la Covid-19 : en hausse de 6,1 % avant la pandémie, ils ont augmenté de 13 % depuis le premier confinement. Les prix à Paris sont devenus stables quand ils enregistraient des hausses de 12,8 % sur les 18 mois précédent la pandémie, tandis que les 100 première svilles moyennes et rurales de France ont vu leurs prix doubler.
Jean-Marc Torrollion, président de la FNAIM, tempère toute remarque sur un retour à la terre, préférant parler d’une « réorientation de la demande » vers la périphérie urbaine : « Les banlieues voient leurs prix de l'immobilier augmenter à un rythme beaucoup plus soutenu que les 10 plus grandes métropoles » en raison des prix trop élevés en centre-ville et d’une envie de nature.  

Claire Aragau, maîtresse de conférences en géographie et aménagement du territoire de l'université Paris Nanterre, « l'exiguïté des logements, la densification des centres-villes, l'hyper minéralisation des grandes métropoles ont été ressentis de manière surprenante pour les populations, comme un boomerang » tout en soulignant qu’un véritable exode rural engendrerait aussi des changements en termes d’emploi. « Les espaces péri-urbains peuvent offrir cette ville de campagne, ces paysages traversés de champs, où sont ajoutées des poches comprenant des villes de taille moyenne », détaille Claire Aragau. Une telle évolution, si elle est pérenne, « fera réfléchir en termes de justice spatiale, pour construire la ville de demain ». 

 

Paris perd 10 000 habitants par an 

 

Ce constat est partagé par Martin Omhovère, directeur du département Habitat et société de l'Institut Paris Région, dépendant de la région Île-de-France : « 75 à 80% des familles déménagent à trois communes autour de chez elles », les Parisiens partant d’abord vers la Petite couronne, puis la Grande, à l’heure où Paris perd environ 10 000 habitants chaque année depuis 2013. « Certains départements, comme les Yvelines, ont une population vieillissante. Ils sont valorisés, l'immobilier y est cher, donc ce sont souvent des personnes plus âgées qui s'y installent » explique-t-il, tandis que l’ouest parisien devient de plus en plus attractif pour les jeunes familles, ce qui aura forcément un impact sur l’offre de services et d’équipement social. 

Ingrid Nappi, professeure d’économie à l’Essec, parle quant à elle de « migrations alternantes », qui consiste, pour ceux qui le peuvent, à acquérir une résidence secondaire tout en conservant un pied-à-terre en centre-ville. Elle prévient d’une future « saturation des mobilités », à l’heure où « les villes ont vocation à devenir de plus en plus piétonnes » et où les entreprises ne quittent pas encore les grands centres urbains. 

 

Source : AFP/reproduction interdite 

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