Comprendre l'immobilier

Besoin de connaître l’actualité immobilière ? D’un cours de rattrapage sur la dernière loi en vigueur ? Ou juste curieux sur un sujet précis ?

23 juil. 2020
Résumé de l'actualité immobilière du 22 juillet
1 - Immobilier : pourquoi les prix finiront sans doute par baisser 2 – Les 27 trouvent un accord pour un Plan de relance européen 3 – Immobilier : difficultés de financement pour les 25-34 ans

1 - Immobilier : pourquoi les prix finiront sans doute par baisser

 

Plusieurs facteurs techniques et temporaires semblent expliquer l’apparente résistance des prix de l’immobilier. Mais à un horizon de quelques mois, une baisse semble inéluctable pour un nombre croissant d’experts. 

 

 

Au premier trimestre, le prix des logements anciens a encore grimpé de 1,8% sur 3 mois et de 5% sur 1 an, selon l’indice Notaires-Insee : une tendance qui semble s’être maintenue les mois suivants, notamment en Île de France. Le prix des appartements anciens y a progressé de 6,8% sur 1 an, pour la période février-avril ; à Paris, la hausse atteint 7,8%. Pour les mois de juin, juillet et août, c’est une nouvelle hausse de 2,3% qui est annoncée à l’échelle régionale. Dans la capitale, les prix progresseraient encore de 2,1% pour atteindre un niveau record de 10 750 €/m2.

 

Dernière embellie avant une contraction du marché ? 

 

Selon certains observateurs, le marché immobilier pourrait pourtant avoir donné son dernier coup d’accélération avant de marquer un palier, voire de marquer une baisse. En effet, les prix communiqués par les notaires sont en partie trompeurs : ceux portant sur le premier trimestre 2020 reflètent une situation antérieure à la crise économique et sanitaire (ils sont basés sur des transactions initiées entre novembre 2019 et janvier 2020). Même les estimations pour juin à août reflètent plus une analyse a posteriori qu’une projection : elles reposent, elles sur des promesses de vente signées ces dernières semaines et reflètent plus l’état du marché en avril-mai qu’en juin-juillet.

 

Le plus fort de la crise économique reste à venir

 

Or, en avril-mai, la France amorçait tout juste le déconfinement et les mesures de chômage partiel étaient encore en vigueur. Les économistes sont unanimes : l’impact de la crise sanitaire sur l’emploi et le pouvoir d’achat commence à peine à se faire sentir. Dans sa dernière étude, Euler Hermes prévoit une vague de défaillances d’entreprises à compter du quatrième trimestre 2020 ; Dans une note, Natixis estime pour sa part que le taux de chômage n’atteindra son point haut en zone euro qu'au deuxième trimestre 2021. A la même échéance, la Banque de France anticipe un pic du chômage à plus de 11,5% pour l’Hexagone, contre 7,6% au 1er trimestre 2020, pour ne pas retomber sous les 10% avant fin 2022. 

 

Le contexte de taux bas au secours du pouvoir d’achat des ménages ? 

 

Dans ce contexte très pénalisant pour le pouvoir d’achat des Français, il est difficile d’imaginer que les prix immobiliers continuent sur leur lancée. Leur hausse initiée en 2015 a en effet été portée par la baisse du chômage, passé, sur la période, de 10,4% à moins de 8%. Le deuxième facteur de soutien des prix ces dernières années a été l’effondrement des taux d’intérêt. Le taux moyen des crédits immobiliers s’est effondré depuis 5 ans, de plus de 3% en moyenne sur l’année 2014 pour un prêt immobilier sur 20 ans à moins de 1,2% début 2020, selon l’observatoire Crédit Logement / CSA.

 

Mais, s’il est probable que les taux d’intérêt demeurent à un faible niveau, de nouvelles baisses semblent difficilement concevables. Depuis début 2020, les banques ont commencé à durcir leurs conditions de prêts notamment pour les investissements locatifs ; une envolée du chômage ne les incitera probablement pas à infléchir cette politique. L'évolution du coût des assurances emprunteurs, qui pèsent désormais plus lourd dans le coût global d'un financement immobilier du fait de la baisse des taux d'intérêt, fait aussi partie des indicateurs à surveiller.

 

La dynamique des loyers n’a pas suivi celle des prix

 

L’essoufflement, voire l’inversion de ces facteurs de soutien, intervient après une très forte hausse des prix, particulièrement marquée dans les grandes villes. En 5 ans, le mètre carré s’est apprécié de 32% à Paris, 39% à Lyon, 40% à Bordeaux. Sur la même période, les loyers dans ces villes ont progressé beaucoup moins vite (moins de 6% à Paris par exemple, selon l’Observatoire des loyers).

 

Or, le creusement de l’écart entre coût de la location et prix de l’acquisition n’est de nature à favoriser ni l’investissement locatif , ni l’achat de leur résidence principale par les primo accédants.

 

Une baisse de 10% attendue par certains experts

 

Ce contexte général tend à tirer à la baisse les prix de l’immobilier. L’inflexion pourrait se produire cet automne, avec un point bas qui devrait coïncider avec le pic du chômage. Comme en 2008-2009 et 2011-2015, un repli de l’ordre de 10% semble envisageable, suivi d’un rebond dont les caractéristiques dépendront de la durée de la crise économique. Les zones les moins dynamiques sur le plan économique, mais aussi les grandes villes où les prix ont beaucoup monté, semblent ainsi les plus exposées : des opportunités d’investissements locatifs attractives pourraient ainsi apparaître courant 2021.

 

Paris : une exception à scruter de près

 

L’impact sur le marché parisien est plus difficile à anticiper : la capitale a certes connu une véritable envolée des prix, mais celle-ci est en partie due à son statut, unique en France et même en Europe continentale, de « ville-monde » ainsi qu’à une insuffisance structurelle de logements par rapport à la demande. Pur nombre de spécialistes, les prix à Paris continueront de grimper tant qu’ils n’auront pas rejoint ceux des autres « global cities », qui convergent autour du seuil d’environ 15 000 €/m2.

Source : Le Revenu 

2 – Les 27 trouvent un accord pour un Plan de relance européen 

 

Après quatre jours et quatre nuits de discussions, les chefs d’Etat et de gouvernement des 27 pays de l’Union européenne (UE) sont parvenus in extremis, mardi 21 juillet au matin, à décrocher un accord sur le plan de relance qui doit leur permettre de mieux affronter la récession consécutive à la crise sanitaire due au Covid-19. 

 

Un accord historique 

 

Le fonds d’aide s’élève à 750 milliards d’euros, sur cette somme, 390 milliards d’euros le seront sous la forme de subventions non remboursables aux États membres – contre 500 milliards proposés par Angela Merkel et Emmanuel Macron en mai. La part des prêts passe en conséquence de 250 à 360 milliards d’euros. C’est la première fois que la Commission européenne s’endette au nom des Vingt-Sept pour un montant aussi important. Cet accord a été qualifié d'«historique», par le président français Emmanuel Macron et par la chancelière allemande Angela Merkel.

 

La clé de répartition de ces dernières n'est pas précisément connue. Mais on sait déjà que l'Italie, l'Espagne et la France, les trois pays les plus touchés par le Covid-19 vont, pour les deux premiers, recevoir 60 milliards d'euros de subventions, et 40 milliards d'euros pour l'Hexagone.

 

Des coupes dans le budget 

 

Ce plan de relance est adossé au budget pluriannuel de l'Union européenne (2021-2027), qui prévoit une dotation de 1 074 milliards d'euros, soit 154 milliards d'euros par an. Victime collatérale du compromis accordé aux pays «frugaux», le budget européen a été finalement quelque peu raboté puisque la Commission européenne préconisait initialement une enveloppe de 1 100 milliards d'euros et le Parlement 1 300 milliards. Les ambitions ont été revues à la baisse dans des domaines comme la santé, la PAC ou le programme Erasmus. De la même manière, le fonds de défense, réclamé par Paris, passe des 13 milliards espérés à 7 milliards d’euros.

 

L'accord prévoit par ailleurs que 30 % des dépenses du plan de relance, ainsi que du budget pluriannuel devront être allouées à la lutte contre le réchauffement climatique, en ligne avec les objectifs de l'accord de Paris. 

 

Un financement sans nouvel impôt 

 

Lors de son intervention sur TF1 mardi soir, Emmanuel Macron a assuré que les 40 milliards issus des négociations européennes ne seront financés « ni par notre endettement ni par nos impôts ». « Ce n’est pas le contribuable français qui paiera », a-t-il précisé. « L’Etat paiera en 2020, et dès 2021, l’Europe nous remboursera », a aussi assuré Bruno Le Maire, le ministre de l'Économie, des Finances et de la Relance. 

 

En revanche, le Président de la République a précisé que l’UE allait « lever un impôt sur les grandes entreprises internationales, parfois européennes, qui aujourd’hui ne sont pas assez sollicitées et qui vont payer progressivement cette dette par la fiscalité européenne que nous allons bâtir ». Pour rembourser la dette européenne, les Vingt-Sept comptent créer des taxes sur le numérique, mais aussi mettre en place un mécanisme européen de taxe carbone aux frontières pour éviter une concurrence déloyale. Deux allusions du chef de l’Etat à des projets fiscaux en cours de discussion au sein de l’Union européenne, mais qui ne sont pas encore sur les rails à ce jour.

 

40 milliards pour la France

 

La France est le troisième pays bénéficiaire, derrière l’Italie et l’Espagne. Le chef de l’Etat précisé que la France toucherait 40 milliards d’euros, de quoi financer 40 % du plan de relance national qui sera d’un montant total de 100 milliards d’euros sur deux ans. Ce dernier doit être présenté en conseil des ministres le 24 août, a précisé Bruno Le Maire, le ministre de l’économie, mardi matin, sur Franceinfo. Il financera des mesures pour « créer des emplois dans les secteurs industriels et écologiques », a précisé M. Macron, énumérant pêle-mêle « le soutien à nos entreprises, la relance des secteurs stratégiques, les politiques de santé » ou encore « la culture et la politique de l’éducation ».

 

Outre les volets formation des salariés, investissement industriel – d’une quarantaine de milliards d’euros – et transition écologique, ce plan français comprendra un volet solidarité qui représentera près d’un quart des dépenses, avec notamment la hausse de l’allocation de rentrée pour un budget total de 500 millions d’euros.

Source : Les Echos

3 – Immobilier : difficultés de financement pour les 25-34 ans 

 

Seulement 23% des 25-34 ans sont propriétaires de leur logement en France

 

La courbe de Friggit, l’indice du prix des logements rapporté au revenu des ménages, rappelle que les prix ont subi une augmentation plus rapide que les revenus des ménages.  L’étude explique ainsi que la propriété, la plupart du temps, est réservée aux ménages ayant bénéficié de cette montée des prix. 

 

Il ressort ainsi que seuls 23% des jeunes âgés de 25 à 34 ans sont propriétaires de leur logement, tandis que c’est le cas pour 58% de la population française. En outre, il convient également de souligner que, si 23% des jeunes sont propriétaires, seulement 4% sont locataires par choix. 

 

Deux fois plus de refus que le moyenne en matière de prêt bancaire 

 

Selon une étude OpinionWay publiée le mardi 21 juillet, réalisée pour la start-up Virgil, proposant à de futurs acheteurs un apport en capital en échange de la copropriété du bien acheté, les 25 – 34 ans essuieraient deux fois plus de refus que la moyenne en matière de prêt bancaire. Cette catégorie d’âge rencontre ainsi beaucoup de difficultés pour trouver des financements afin d’acheter un logement. 81% d’entre eux déclarent ne pas pouvoir concrétiser leur projet d’achat immobilier suite à ces difficultés. Parmi eux, les deux tiers mettent en cause leur capacité d’emprunt.

Source : Mieux vivre votre argent

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