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06 déc. 2022
L’attrait de la transformation de bureaux en appartements
Bien qu’encore marginales, les opérations de transformations de bureaux sont en augmentation depuis le début de la crise sanitaire, et le développement de nouveaux modes de travail. Mais elles restent encore trop souvent complexes et coûteuses.

Transformer les bureaux obsolètes en logements ? Le phénomène s’étend, mais reste loin d’être généralisé. Les opérations sont « plus nombreuses qu'auparavant mais restent limitées », indique CBRE dans une étude publiée ce lundi. En moyenne, selon le cabinet de conseil, 800 ont été autorisées en France chaque année entre 2013 et 2021, permettant la création annuelle de plus de 2.000 logements. 

Un développement avant tout francilien  

20% des transformations ont eu lieu en Ile-de-France, dont la moitié à Paris. Pour autant, ce dernier chiffre est en baisse depuis 2017, alors que le nombre d’autorisations diminue d’année en année. La hausse récente des loyers des bureaux n’incite pas non plus à se tourner vers de telles transformations. Celles-ci se sont reportées en périphérie, « vers des localisations qui ont perdu de l'attractivité en bureau mais sont des poches résidentielles recherchées comme dans l'ouest de l'Ile-de-France », indique Pierre-Edouard Boudot, directeur études et recherche chez CBRE.  

 On est encore loin de la massification espérée par l’ancienne ministre du Logement, Emmanuelle Wargon, début 2021. « Ce qui change dans la photographie, ce sont les stocks de bureaux qui augmentent dans certaines localisations moins recherchées par les entreprises en quête de centralité et qui pourraient être affectés à d'autres destinations », note Pierre-Edouard Boudot. Logement bien sûr, mais également logistique urbaine, avec des besoins en forte hausse.  

Un soutien incontournable des pouvoirs publics 

« Tout l'enjeu va être que les maires acceptent de comprendre que leur territoire mute, que le besoin en bureaux n'y est plus le même, qu'il ne faut pas attendre un preneur providentiel pour les mètres carrés vide, et qu'il y a d'autres choses à faire avec ce foncier-là », poursuit le spécialiste. Avec, bien sûr, des dépenses supplémentaires pour l’Etat ou les collectivités.  

« Aujourd'hui, il y a des changements fondamentaux dans l'usage des bureaux, le choix de leur localisation et des modifications d'habitude de vie - avec une attente plus forte de vivre là où on travaille ou de travailler là où l'on vit », complète Sébastien Lorrain, directeur résidentiel chez CBRE. Un avantage non négligeable, c'est aussi que ces opérations de transformation de bureaux en logements, « ne se font pas sur un terrain vierge et ne transforment pas le paysage », et sont dès lors bien mieux acceptées par la population que les constructions de nouveaux immeubles. 

 

Source : Les Echos / reproduction interdite  

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