1 - Immobilier : un intérêt accru des « grands » acteurs du secteur pour le coliving  

Face aux nouvelles attentes des jeunes actifs, Bouygues, Vinci et Altarea Cogedim ont lancé des projets de résidences en coliving : en France comme à l’international, les leaders de la promotion croient au développement de ce marché encore naissant de la colocation de nouvelle génération. Après les pionniers Colonies, Sharies ou The Babel Community (filiale du groupe immobilier Axis), après les spécialistes de la résidence étudiante, comme Kley ou HPC, c'est au tour des principaux promoteurs de l'immobilier résidentiel d'apparaître sur ce marché encore embryonnaire mais en plein essor. De l’avis de nombreux acteurs du conseil en immobilier d’entreprises, le nombre de projets de ce type de taille significative lancés par ces promoteurs connaît cers derniers mois une forte augmentation (livraison du campus Ecla à Massy-Palaiseau fin 2019 porté par Oceanis, ou encore projet de résidence de Paris-Saclay de Demathieu Bard Immobilier, dont la livraison est attendue en 2022). 

Une nouvelle étape dans le parcours résidentiel 

Cette formule de colocation « tout inclus » et enrichie de services, qui séduit les jeunes générations, est donc en passe de convaincre les géants de la promotion immobilière. « Le coliving répond à un vrai problème dans le parcours résidentiel, entre la fin des études et la stabilisation dans la vie professionnelle et personnelle », où l'accès au marché de la location traditionnelle tend à devenir de plus en plus complexe, note Augustin Rousseau, directeur de l'offre coliving de Bouygues Immobilier. Le promoteur travaille depuis 2 ans sur le lancement de résidences de ce type. Le groupe a créé une marque - Koumkwat - et prévoit de lancer une filiale spécialisée dans les 6 mois. Un premier site à Nice serait déjà sécurisé, et une dizaine d'autres sont à l'étude, souligne le promoteur – pour une première ouverture programmée en 2022. Les dirigeants de Bouygues Immobilier voient en effet le coliving comme une diversification naturelle pour les promoteurs, ceux-ci ne s’envisageant, depuis plusieurs années déjà, plus uniquement comme des constructeurs mais également comme les gestionnaires des espaces et des services réalisés.  

Une solution pour des promoteurs et développeurs désireux de diversifier leur portefeuille 

De même, Vinci Immobilier a créé, l'an dernier, sa marque dédiée au coliving, baptisée « Bikube ». « Nous avions déjà des résidences seniors ou étudiantes, avec des espaces partagés et des services, sortes de laboratoires de coliving », note la directrice du projet, Emilie Schlageter. 3 premières résidences devraient être livrées sur 2023-2024 à Montpellier, Lyon et dans les Hauts-de-Seine.  Altarea Cogedim mise aussi sur la démocratisation du coliving : le groupe a déposé fin 2019 un premier permis de construire pour un projet à Montreuil (Seine-Saint-Denis), et espère l'obtenir à la rentrée. « Nous travaillons aujourd'hui avec nos développeurs afin qu'ils puissent intégrer du coliving dans leur programmation », explique le directeur de l'innovation du promoteur, Maxime Lanquetuit, convaincu que cette formule permettra de répondre aux attentes d'une nouvelle clientèle. 

Les investisseurs se positionnent déjà 

Les investisseurs sont également à l’affut d’opportunités sur le marché : la société de gestion immobilière La Française a investi fin 2019 dans un immeuble géré à Marseille par The Babel Community. Les institutionnels Ivanhoé Cambridge et Bouwinvest se sont associés à Greystar, en juin 2020, pour financer l'acquisition et le développement d'actifs destinés aux jeunes, incluant du coliving. Une dynamique imputable à la volonté des investisseurs de diversifier leur portefeuille d'activités, en y intégrant un nouveau type de produits : des fonds dédiés au coliving sont en cours de montage et devraient ainsi voir le jour entre la rentrée de septembre et fin 2020. Robin Rivaton, à la tête du fonds d'investissement Idinvest Partners, dit croire très fort dans cette formule : « Le ressort du coliving, c'est que de plus en plus d'habitants des grandes villes vivent seuls », note ce dernier. « Ce qui m'intéresse, poursuit-il, ce sont les opérateurs qui sont capables d'adapter les lieux existants à la vraie demande du public. » 

Des acteurs internationaux comme Urban Campus ou Quarters s'intéressent aussi à ce marché en France : de quoi attendre de nouvelles évolutions des positions de chacun dans les mois à venir.  

2- Explosion du nombre de déménagements depuis le déconfinement 

Les loueurs de véhicules utilitaires ont profité d’une augmentation impressionnante des déménagements, après l’arrêt de l’activité immobilière et les restrictions liées au confinement. 

En mars 2020, le nombre de déménagements a chuté, faisant baisser de 80% l’activité des loueurs de véhicules utilitaires par rapport à mars 2019 selon l’étude du site comparateur-location-utilitaire.fr, reprise par SeLoger.  

Depuis le déconfinement, de nombreux Français ont repris ou entrepris leurs projets immobiliers, avec pour résultat l’exceptionnelle augmentation de 550 % de l’activité des loueurs de véhicules utilitaires après le confinement entre la journée du 11 avril 2020 et la journée du 11 mai 2020. « Si on avait pu craindre une baisse de l’activité en raison de la crise sanitaire, force est de constater que ce n’est pas le cas, bien au contraire », explique SeLoger.